
Réforme majeure du Code du travail. Dénommée « amendement sur le travail flexible », la réforme modifie les conditions de recrutement, de rémunération et de licenciement des travailleurs locaux et étrangers. La réforme entrera en vigueur en juin 2025. Voici ce que vous devez savoir si vous venez de vous installer en Tchéquie pour le travail ou si vous avez prévu de vous y rendre prochainement.
Allongement de la période d'essai
Les expats devront s'attendre à une période d'essai plus longue : 4 mois, contre 3 auparavant (8 mois pour les cadres et dirigeants, contre 6 mois précédemment). D'après l'exécutif, la rallonge permettra aux employeurs de mieux évaluer leurs collaborateurs. Mais pour les étrangers, cette rallonge retarde d'autant plus l'acquisition d'une situation stable (le permis de séjour dépend souvent de l'emploi stable).
Licenciement facilité
La nouvelle loi facilite le licenciement. Elle promet une opération gagnant-gagnant, qui permettra au travailleur licencié de retravailler plus rapidement : le délai de préavis court désormais à la remise de la lettre de licenciement, et non le premier jour du mois suivant. La réforme envisage également d'abaisser le délai de préavis à un mois en cas de licenciement pour manquement grave. En revanche, l'employeur devra toujours justifier un licenciement. Une partie de la coalition gouvernementale faisait pression pour l'introduction du licenciement sans motif. La proposition est néanmoins abandonnée, suite à la mobilisation des syndicats et de l'opinion publique.
Paiement en devises étrangères pour les expatriés
La réforme fait un pas vers les expatriés. Ceux travaillant en lien avec l'international pourront recevoir leur salaire dans une autre devise. Même avancée pour les frontaliers ou les salariés travaillant à l'étranger pour une entreprise tchèque.
Horaires de travail flexibles
Pour accroître la flexibilité, la nouvelle loi autorisera les salariés à organiser leurs horaires de travail, qu'ils soient ou non en télétravail, sous réserve d'obtenir l'accord écrit de leur employeur. Jusqu'alors, cette flexibilité n'était accordée qu'aux télétravailleurs.
Allocation chômage plus importante, mais sur une durée déterminée
L'allocation chômage représentera 80 % du salaire net moyen durant les premiers mois d'indemnisation (contre 65 % avant la loi). Le taux baissera à 40 % en fin d'indemnisation (45 % auparavant). Il faudra en outre travailler plus longtemps pour toucher des allocations : 9 mois, contre 6 mois avant la réforme. Les plus de 52 ans bénéficieront néanmoins d'une période d'indemnisation plus longue. Ce point de la réforme entrera en vigueur en janvier 2026.
Congé parental protégé
L'employeur est désormais tenu de conserver le poste du travailleur en congé parental jusqu'aux 2 ans de l'enfant.
Emploi des jeunes
Sous réserve d'obtenir l'accord de leurs parents, les mineurs de 14 ans pourront travailler à temps partiel durant les vacances d'été. Si la mesure est d'abord pensée pour les locaux, elle pourrait également viser les enfants expatriés.
Accident de travail
En cas d'incapacité de travail (accident du travail, maladie professionnelle…), l'indemnité de licenciement ne sera plus payée par l'employeur, mais par son assurance. L'indemnité représentera au moins 12 fois le salaire mensuel moyen du travailleur.