
Daniella Bee est une çe expatriée à Maurice depuis deux ans. C'est une aventurière du cœur, tombée amoureuse de l'île, de ses paysages… et de ses défis. Ancienne nomade digitale, elle a troqué sa liberté de globe-trotteuse pour un engagement profond : fonder Grains d'Étoile, un projet éducatif humain, inclusif et profondément écologique. Rencontre avec cette femme aux grandes ambitions !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis thérapeute pluridisciplinaire et spécialiste des pédagogies alternatives. Je suis fondatrice et directrice de Grains d'Étoile, un projet éducatif qui mêle pédagogie alternative, inclusion sociale et engagement écologique. Mon parcours m'a amenée à explorer différentes formes d'éܳپDz, de développement personnel et de transformation sociale. Aujourd'hui, je m'investis chaque jour pour créer un environnement où enfants, familles et éducateurs peuvent s'épanouir ensemble.
Quelles sont les grandes valeurs de Grains d'Étoile ?
L'humanité, la coopération, le respect du vivant, la justice sociale. Rien que ça ! (rires)
On accueille des enfants de tous horizons, de la maternelle au secondaire, y compris ceux avec des besoins éducatifs spécifiques.
Notre pédagogie pioche dans les grands courants alternatifs : Montessori, Freinet, Steiner… mais aussi dans l'école du dehors. On fait beaucoup de place à la nature, à l'expression artistique, au rythme intérieur de chaque enfant. Nous proposons aussi des activités artistiques, sportives, émotionnelles et de sensibilisation à l'écologie.
Vous avez initié des projets autour de l'éܳپDz inclusive, de l'environnement ou de l'égalité de genre. Concrètement, ça donne quoi ?
On a monté un programme d'accompagnement pour les jeunes filles de milieux vulnérables, on accueille des enfants en situation de handicap ou en décrochage scolaire.
Sur le terrain, on plante, on construit, on débat : permaculture, chantiers participatifs, ateliers d'écologie, formations à la communication non violente… On veut être dans l'action, pas juste dans l'intention.
Pourquoi l'inclusion et l'éܳپDz alternative sont-elles si importantes à Maurice, selon vous ?
Parce que trop d'enfants, ici comme ailleurs, décrochent du système classique. L'école peut parfois être un lieu de stress, d'exclusion, de formatage.
Les pédagogies alternatives redonnent du sens, de la joie, de la liberté. L'inclusion, c'est réparer des injustices visibles dès le plus jeune âge. C'est donner à chacun une vraie chance, peu importe son origine, son genre ou son histoire. Pour moi, l'éܳپDz est un levier puissant de transformation individuelle et collective.
Comment est né Grains d'Étoile ? Quelles sont vos ambitions ?
Grains d'Étoile est né d'un rêve : celui de créer un lieu où chaque enfant – quel que soit son parcours, ses besoins, ses différences – puisse apprendre, s'épanouir et rêver grand. Nous avons voulu une école profondément humaine, ancrée dans la nature, les pédagogies actives et l'écoute des rythmes de chacun.
Ce projet est aussi une réponse concrète à des réalités sociales : beaucoup d'enfants, notamment des filles issues de contextes vulnérables, n'ont pas accès à une éܳپDz bienveillante, 岹ée et émancipatrice.
Nos ambitions sont triples : proposer un cadre pédagogique innovant, favoriser l'inclusion sociale et de genre, et sensibiliser à l'écologie et au vivre-ensemble.
Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans la mise en œuvre de vos projets ?
Le premier gros mur, c'est le manque de reconnaissance officielle : aujourd'hui encore, l'éܳپDz alternative reste un peu la grande oubliée des institutions.
Côté financement, c'est un véritable défi au quotidien : on avance grâce à la générosité des bénévoles, aux dons, et surtout à une bonne dose d'imagination collective pour faire vivre le projet.
Et puis il y a les résistances, parfois là où on ne les attend pas : certaines familles, certains enseignants hésitent encore à sortir des sentiers battus et à croire en d'autres manières d'apprendre.
Malgré tout, on est convaincus que Grains d'Étoile peut devenir une source d'inspiration, ici à Maurice et bien au-delà. C'est pour ça qu'on multiplie les initiatives citoyennes, comme notre Journée Solidaire du 31 mai, pour donner à ce rêve les racines dont il a besoin pour grandir… et rayonner.
Comment mesurez-vous l'impact de vos actions, tant sur les enfants que sur les familles ou la communauté ?
Dans l'éclat des yeux des enfants. Dans leur capacité retrouvée à s'exprimer, coopérer, s'émerveiller. Chez les familles aussi : beaucoup redécouvrent une parentalité plus consciente, plus complice. Et puis il y a tout cet écosystème solidaire qui se tisse autour de nous : artisans, thérapeutes, artistes, agriculteurs… C'est vivant, c'est beau !
Quels sont vos grands projets pour les mois à venir ?
Aujourd'hui, on veut ancrer Grains d'Étoile sur un terrain qui nous ressemble : un lieu fixe, durable, avec des classes écologiques, construites dans le respect de la nature, et un pôle de formation pour adultes — parents, enseignants, thérapeutes — désireux d'explorer une autre façon d'apprendre et de transmettre.
Mais ce n'est pas tout : du 12 au 16 mai 2025, nous préparons un grand rendez-vous que nous avons à cœur — le premier Sommet Virtuel de l'Éducation. Un événement 100 % engagé, dont tous les bénéfices seront reversés à Grains d'Étoile. L'idée, c'est de rassembler des pédagogues, des chercheur·e·s, des praticien·ne·s et des citoyen·ne·s passionné·e·s pour repenser ensemble les fondations de l'éܳپDz. Au programme : conférences inspirantes, ateliers interactifs, partages d'expériences concrètes… Un véritable bouillon d'idées pour imaginer l'école autrement ! Le 31 mai 2025 se tiendra la Journée Solidaire de Grains d'Étoile, une journée ouverte à tous, pensée comme une grande célébration collective !
Et ce n'est qu'un début : en octobre 2025, nous co-organiserons le premier Congrès de l'Éducation de l'Océan Indien avec Agnès Palangian. Un moment fort pour porter haut les valeurs d'une éܳپDz plus humaine, plus inclusive, plus consciente.
Un message pour celles et ceux qui veulent agir ?
Lancez-vous, sans attendre d'être « prêts ». Agissez avec ce que vous avez, là où vous êtes. Les grands changements naissent des petits gestes et des grandes convictions.
Osez, créez, questionnez. L'éܳپDz est un acte poétique autant que politique !