Selon l'âge des enfants, les réactions peuvent être vraiment différentes.
De toute façon, un déménagement reste une coupure franche dans le mode de vie, qu'il soit à l'étranger ou dans le pays d'origine. De ce fait, il y a forcément des efforts d'adaptation.
Nouvelle école, nouveaux copains, nouveaux paysage, et dans le cas de l'expatriation, nouvelle culture.
Mes enfants ont 5 et 10 ans. Pour moi c'était le bon âge pour partir. On n'était plus dans la petite enfance, et nous n'avons pas encore abordé l'adolescence.
Malgré cet âge que je considère comme idéal, il y a eu quelques heurts. Je passe rapidement sur la nostalgie du pays qui revient régulièrement (les copains laissés là bas, l'école, le ski, etc).
Ce qui était plus délicat à aborder c'était les heurts liés à la culture du pays d'accueil.
Une des premières choses que mes enfants ont remarqué c'est l'extrême pauvreté du pays. Les mendiants avec une jambe en moins, ou dans le mauvais sens, les talibés (enfants des rues) tout ca a suscité beaucoup de questions, et les réponses ne sont pas si évidentes à aborder. La notion d'injustice sociale leur est difficile à supporter. Mais c'est aussi pour ca que je considère que l'expatriation est une chance, à leur âge ca permet de leur ouvrir l'esprit, de leur faire rendre compte que la vie qu'elles ont est très riche, non seulement d'un point de vue matériel mais aussi humainement. Que beaucoup de personne n'ont pas cette chance là . Ca permet de relativiser leurs soucis de petites filles occidentales.
Nous avons eu un autre soucis auquel je ne m'attendais pas.
Nous sommes athées. Sans vouloir imposer cette vision des choses à nos enfants, il est vrai que l'absence de religion à la maison leur a porté préjudice. Dans leur école, 90% des enfants sont musulmans, il y a aussi quelques juifs et chrétiens.
Malheur à ma fille qui a osé dire en classe qu'elle ne croyait pas en dieu !!! Ici tu peux croire en ce que tu veux, la tolérance existe réellement, mais ne croire en rien du tout a choqué beaucoup de ses camarades, qui se sont empressées de leur retirer leur amitié, au grand dam de ma fille.
Evidemment, nous avons rapporté le soucis aux maitresses qui ont pris les choses en mains, mais je suis restée un peu décue de cet état d'esprit. La religion, quelle quelle soit, reste incontournable, et du coup nous avons du aborder ces discussions avec nos filles.
Mais à part ces deux cotés là , il n'y a que du positif. C'est un vrai bonheur de voir la plus jeune dessiner des baobabs ou d'expliquer à la famille restée en France ce qu'est le pain de singe. 